Somaire

Shilajit : bienfaits, dangers, dosage et avis scientifiques (Guide 2025)

TL;DR : Le shilajit est une résine brun-noir issue de roches de haute montagne (Himalaya, Altaï…) riche en acides humiques/fulviques. Les preuves humaines restent limitées (petites études, biais possibles), alors que les risques de métaux lourds dans des produits non contrôlés sont bien documentés. Si vous envisagez d’en prendre, privilégiez un produit analysé par un labo tiers (Pb/As/Hg/Cd), doses modérées, et demandez conseil médical en cas de pathologie, grossesse/allaitement ou traitements en cours.

Chaîne de l’Himalaya vue depuis Kala Patthar, contexte géographique du shilajit — Le shilajit s’exsude des roches de haute montagne (Himalaya, Altaï, etc.).

1) Qu’est-ce que le shilajit ?

Le shilajit (aussi appelé mumijo / mumio) est une substance visqueuse, brun-noire, qui suinte des fissures rocheuses sous l’effet de la chaleur et de la pression dans les massifs de haute altitude (Himalaya, Pamir, Altaï, Caucase…). Utilisée depuis longtemps en médecine ayurvédique, elle est traditionnellement classée comme rasayana (tonique) et consommée en très petites quantités diluées dans de l’eau ou du lait.

À retenir : le shilajit est un phytocomplexe naturel issu de la lente décomposition de la biomasse (plantes, micro-organismes) mêlée à des minéraux. Sa composition exact e varie selon l’origine géographique et les procédés de purification.

Exemple de shilajit en résine conditionnée dans un pot, vue produit — Shilajit en résine, forme la plus proche de la matière brute (toujours exiger une purification et des analyses).

2) Composition : acide fulvique, acides humiques & cofacteurs

La résine renferme majoritairement des substances humiques (notamment acide fulvique) et des composés aromatiques (comme les dibenzo-α-pyrone), ainsi que des oligo-éléments en traces (sélénium, zinc, etc.). Les proportions varient fortement selon la provenance et la méthode de purification. Des revues scientifiques décrivent un ratio élevé d’acides humiques/fulviques dans le shilajit authentique et purifié, ce qui expliquerait une partie de ses effets antioxydants observés in vitro et chez l’animal. Lire la revue.

Bon à savoir : les études toxicologiques menées sur des acides humiques/fulviques concentrés montrent un profil de sécurité acceptable chez l’animal à certaines doses, mais ces travaux ne se confondent pas avec le shilajit entier : sa matrice est plus complexe et hétérogène. Voir l’évaluation toxico.

3) Bienfaits : que disent réellement les études ?

La popularité du shilajit repose sur des promesses variées (énergie, sport, cerveau, sexualité, anti-âge…), mais les preuves cliniques robustes sont encore limitées. Voici une synthèse des données humaines (sélection non exhaustive).

Indication	Type d’étude / effectif	Résultats	Commentaires	Réf.
Testostérone chez l’homme 45–55 ans	Essai randomisé, double-aveugle, 90 jours, 250 mg x2/j	↑ testostérone totale & libre vs placebo (p<0,05)	Taille modeste, formulation purifiée spécifique	Andrologia 2016
Fatigue induite / récupération	Études pilotes humaines + modèles expérimentaux	Signaux sur la fatigue perçue et la bioénergétique	Données préliminaires, mécanismes plausibles (mitochondries) mais besoin de RCT plus larges	Keller 2019
Fonctions cognitives / vieillissement	Revue & données précliniques	Hypothèses procognitives (dibenzo-α-pyrone, antiox.)	Peu de données cliniques publiées de qualité	Carrasco-Gallardo 2012
Effets « multi-bénéfices »	Revues narratives, case series	Résultats hétérogènes, qualité variable	Conflits d’intérêts possibles, biais de publication	IJB&CP 2025

Des médias de santé soulignent par ailleurs le d décalage entre effets vantés et preuves, et insistent sur la priorité à la sécurité et à la qualité des produits. Cleveland Clinic (2025).

4) Dangers, effets secondaires, interactions

4.1 Métaux lourds et falsifications

Le principal risque provient de produits non purifiés ou frauduleux contenant des niveaux élevés de plomb (Pb), arsenic (As), mercure (Hg) ou cadmium (Cd). Des autorités sanitaires ont émis des alertes concernant des médicaments/suppléments ayurvédiques contaminés : FDA (États-Unis), Santé Canada, Département de la Santé (État de Victoria, Australie). Une étude JAMA a montré dès 2008 que de nombreux produits ayurvédiques contenaient ces métaux. Saper 2008.

Pot de shilajit conditionné, mention des acides fulviques sur l’étiquette — Le conditionnement n’est pas une preuve de sécurité : **exigez des analyses** (Pb, As, Hg, Cd) indépendantes.

4.2 Effets indésirables

Digestif : nausées, inconfort gastrique, diarrhées possibles, surtout au début ou en cas de surdosage.
Allergies : rares mais possibles (éruptions, prurit) → arrêter et consulter en cas de symptômes.
Interactions : prudence avec anticoagulants, anti-diabétiques et traitements thyroïdiens (données limitées, par précaution parlez-en à votre médecin/pharmacien).
Populations à risque : grossesse/allaitement, enfants/adolescents, insuffisance rénale/hépatique : éviter (risques > bénéfices potentiels, incertitudes de composition).

Avertissement santé : si vous présentez des symptômes évocateurs d’une exposition aux métaux lourds (fatigue inexpliquée, douleurs abdominales, troubles neurologiques…), consultez rapidement. Les autorités rappellent qu’il faut être très vigilant avec les produits ayurvédiques non homologués. FDA | Santé Canada | Australie : liens ci-dessus.

5) Réglementation & qualité (France/UE/monde)

France : le shilajit est vendu comme complément alimentaire. L’ANSES rappelle que ces produits ne sont pas anodins et qu’il faut interroger l’utilité et la sécurité au cas par cas.
Union européenne : certaines formes de mumijo/shilajit ont fait l’objet de consultations “novel food” (statut à clarifier selon les pays/procédés). Document UE.
États-Unis/Canada/Australie : alertes régulières sur la contamination de produits ayurvédiques, absence d’homologation préalable pour l’efficacité, et contrôle limité du marché (voir FDA, Santé Canada, Victoria Health).

6) Formes, dosage & mode d’emploi

Formes : résine (la plus populaire), poudre/capsules, solutions liquides. Dosage : il n’existe pas de dose officielle. Les essais cliniques ayant montré un signal utilisent souvent des dosages ~250 mg, 2 fois/j, de shilajit purifié standardisé pendant 8–12 semaines (ex. étude andrologique 2016). Cela ne constitue pas une recommandation personnalisée.

Conseils généraux (non médicaux) :

Commencer bas (ex. 100–200 mg/j) et évaluer la tolérance (prise au cours d’un repas).
Éviter les prises tardives si vous êtes sensible (énergie/veille).
Faire des pauses (ex. 8–12 semaines puis arrêt/évaluation).
Si vous prenez un traitement ou présentez une pathologie : avis médical préalable.

Galet de shilajit purifié prêt à être dilué, gros plan — Shilajit purifié : la **purification** réduit les impuretés, mais n’exonère pas des **analyses métaux lourds**.

7) Comment choisir un shilajit sûr en 2025

Exiger des analyses récentes d’un laboratoire tiers (COFRAC/ISO 17025 ou équivalent) pour Pb, As, Hg, Cd, et si possible pesticides/solvants microbiologie. Des travaux de 2024–2025 soulignent l’importance de vérifier ces niveaux. Hussain 2024.
Traçabilité : origine géographique, méthode de purification, numéro de lot, DDM, coordonnées du fabricant/importateur.
Formulation : éviter les mélanges opaques « proprietary blend ». Préférer un shilajit purifié standardisé (acide fulvique quantifié).
Transparence : certificats d’analyses accessibles (avec unités et limites de quantification), pas seulement un logo « heavy-metal free » marketing.
Canaux : privilégier des pharmacies / boutiques sérieuses plutôt que des places de marché anonymes.

Checklist express d’achat : COA tiers daté < 12 mois ✓ — Métaux lourds sous les seuils (ex. Pb < 10 ppm, As < 10 ppm, Hg < 1 ppm, Cd < 0,3 ppm à titre indicatif selon références internationales) ✓ — Traçabilité & lot ✓ — Mention claire du dosage ✓ — Contact service qualité ✓.

8) Alternatives selon vos objectifs

Énergie/fatigue : hygiène de sommeil, bilan ferritine/B12/thyroïde si fatigue persistante (voir médecin), activité physique progressive, alimentation riche en nutriments.
Sport/récupération : preuves solides pour créatine, caféine (utilisation responsable), protéines avec répartition des apports, β-alanine selon cible.
Gestion du stress : techniques de respiration, méditation, sommeil, magnésium si carence documentée.
Testostérone/libido : hygiène de vie (sommeil, masse grasse, alcool), dépistage d’un hypogonadisme si symptômes (avec un professionnel).

9) FAQ — Shilajit

Le shilajit est-il « prouvé » scientifiquement ?

Pas au sens fort. Quelques petites études contrôlées montrent des signaux (ex. testostérone chez l’homme d’âge mûr), mais la littérature reste limitée et hétérogène. Les autorités rappellent de rester prudents et de ne pas substituer ces produits à un traitement.

Quels sont les principaux risques ?

La contamination par métaux lourds (plomb, arsenic, mercure, cadmium) dans des produits non purifiés ou mal contrôlés est le risque majeur. D’où l’importance d’exiger un COA indépendant et d’acheter via des circuits fiables.

Quelle dose prendre ?

Il n’existe pas de dose officielle. À titre indicatif, certains essais utilisent ~250 mg 2x/j de shilajit purifié standardisé pendant 90 jours. Ce n’est pas une recommandation personnalisée. Parlez-en à votre médecin/pharmacien, surtout en cas de traitements ou de conditions médicales.

Le shilajit augmente-t-il la testostérone ?

Un essai contrôlé suggère une hausse modeste chez des hommes 45–55 ans (formulation purifiée), mais on manque d’études indépendantes de grande taille pour confirmer et déterminer la pertinence clinique.

Puis-je en prendre enceinte, en post-partum ou si j’allaite ?

Non recommandé compte tenu des incertitudes et du risque de contamination. Priorité à la sécurité : demandez conseil à un professionnel de santé.

Comment reconnaître un bon produit ?

COA tiers récent (métaux lourds, microbio), origine et purification documentées, numéro de lot, marque joignable, pas de promesses exagérées, étiquetage clair.

Le shilajit est-il légal en France ?

Oui en tant que complément alimentaire, sous réserve des règles générales (sécurité, étiquetage, allégations). Certaines formes peuvent relever du cadre « novel food » selon les procédés : le statut peut varier. Renseignez-vous auprès des autorités/experts réglementaires.

10) Pour aller plus loin

Notice éthique & sécurité : ce guide est informatif et ne remplace pas un avis médical. En cas de maladie, de traitement, de grossesse/allaitement, ou de symptômes inhabituels, consultez un professionnel de santé. Les compléments ne dispensent pas d’une alimentation variée, d’un mode de vie sain et d’un suivi médical.